"Mmm je n'en suis pas entièrement convaincu mais je dirai un cri."

Cependant Ezio se posait lui aussi la question.

" Ça a l'air de venir d'en face on va voir ?"

"Ouais, allons-y, peut-être que quelqu'un s'est fait mal.." Dit Lou en passant la première, marchant rapidement, et d'un pas pas forcément assuré.

Ils sortirent dons de la maison. Le temps était plus frais que tout a l'heure. Plusieurs personne s'était rassemblées. Ils se faufilérent a travers.
Ce qu'il virent les laissas sans voix.

Lou ne disait rien, c'est à peine si elle se recula. Elle regardait de ses prunelles grises le corps inerte au sol. Ses doigts bougèrent à peine dans un mouvement compulsif et involontaire. Ses yeux brillaient à peine ; elle semblait comme.. captivée, ne pouvant en détacher les yeux. Si Lou avait l'habitude d'écrire des choses bien plus morbides que celles-ci, les voir en réalité était tout autre chose. Sa bouche s'entrouvrit légèrement, comme si elle voulait dire quelque chose ; elle parut soudain se rendre compte de ce qu'elle voyait. Dans un geste de dégout et d'effroi, elle mit sa main devant ses lèvres, et, de l'autre, attrapant le bras d'Ezio, l'entraîna à la maison peu avant qu'une ambulance et des voitures de police n'arrivent.

Ezio préféra ne jamais avoir vu ce qu'il avait vu. Il regarda le cadavre ans voix, d'un œil vide, mais avec toujours sa grande sereinité.
Avec Lou ils rentrèrent rapidement loin de cette horreur. Les flics sont arrivés 3 minutes après.
Ils restèrent silencieux un bon bout de temps.

Lou, en silence, se dirigea doucement vers le canapé, sur lequel elle s'assit presque machinalement. Le regard tout aussi vide, et, lointain, elle posa ses mains sur ses genoux, et resta immobile. Sa respiration elle calme, régulée, mais son cœur battait à tout rompre. Elle voulut apparemment rompre ce mutisme, mais n'arriva même pas à finir sa phrase.

Ezio alla s'asseoir a côté de sa femme, toujours sans parler. La tension était presque palpable.
Aucun ne semblait décidé a briser le silence qui semblait pesant.

Finalement, Lou simplement retomber sa tête sur l'épaule d'Ezio, et serra sa main dans la sienne, fort, à s'en faire blanchir les phalanges. Elle ne pouvait, n'arrivait, à se sortir ce corp mutilé de la tête. Et elle s'en doutait déjà que les prochaines nuits ne vont pas être de tout repos.

Ezio rompît finalement le silence.

"Mmm tu veux que je te prépare un truc pour te détendre ?"

Il semblait moins affecté que Lou, ce qui n'était surement pas le cas.

Au tout début, la jeune femme n'arrivait pas à comprendre qu'il pouvait rester aussi calme en toute circonstance. Souvent, elle lui en avait même voulu, le traitait d'insensible.. Mais, au fil du temps, elle s'était faite à l'idée que c'était simplement sa façon d'être. Lou hocha doucement le menton, et lui adressa un léger sourire :

"J'veux bien."

Ezio alla préparer une tisane a sa femme. Une bonne camomille pour la relaxer.

Il lui apporta sans un mot.

"Merci.." Lui répondit-elle doucement, en la prenant, et en la posant rapidement sur un magazine sur la table, pour ne pas se brûler plus les mains. Elle resta un moment sans rien faire, avant d'attirer Ezio par le bras, l'asseyant près d'elle. Elle se releva un peu sur le canapé, pour être un peu plus grande que lui, et le prit doucement dans ses bras.

Ezio voyait bien que sa femme avait été très éprouvée par ce qu'ils viennent de voir.
Cependant il continua a rester silencieux... Ne sachant que dire pour la rassurée.

"C'était.. Dégôutant." Dit doucement Lou, en regardant ses clopes sur le rebord de la fenêtre. Mais elle n'avait même pas envie d'aller en fumer une. Toute envie d'ingurgiter quoi que ce soit lui était passé, en fait.

"Mmm le mot n'est pas assez fort."

Et une gaffe pour Ezio une... Dire ça après avoir vu un cadavre n'était pas la meilleure chose a faire ...

Une chance que Lou, trop habituée, déjà, ne releva, et se redressant, tendit simplement la main pour attrapper la tasse, et souffler dessus. Mais voyant la grande baie vitrée et la fenêtre grande ouverte, elle la reposa, et partit les fermer, en tirant distraitement les rideaux.
Avant de se rasseoir, elle prit la télécommande, et alluma la TV. On parlait déjà en direct du cadavre retrouvé tout près de chez eux. Changeant alors rapidement de chaîne, elle finit enfin par tomber sur un de ces romans à l'eau de rose qu'elle détestait par dessus tout, mais le laissa quand même.

Ce genre de roman l'ennuyant fermement, Ezio retourna a son projet. Un jour il le savait, son manga percera. Cependant, le corps lacéré lui resta en tête et il ne pût se concentrer.

Finalement il retourna auprès de Lou, afin d'essayer d'oublier ce qu'il avait vu. Il ne paraissait pas et pourtant il était éprouvé par ce qu'il avait vu.

"Y a rien de rien.. Dit la jeune femme en eteignant la TV lorsqu'elle vit Ezio revenir. Elle le fit asseoir pres d'elle, et prenant son bras tout en posant sa tete sur son epaule, elle lui demanda : Ca va ?". Juste deux simples mots, mais qui resumaient pourtant bien tout. De sa main libre, qu'elle avait pose sur son torse, elle enserrait legerement -et sans doute sans s'en rendre compte- son t-shirt, alors que ses prunelles grises etaient rivees sur lui.

"Dire que je pète la forme serait un bien vilain mensonge... Et toi ?"

Et oui même dans ces circonstances, Ezio restait calme et balançait des soupçons de vannes. "Chassez le naturel il revient au galop" comme il se plaisait a dire.

Cependant malgré cela il restait plutôt affecté par ce qu'il avait vu. Il savait bien que Lou aussi en était fort affectée. Il réfléchit donc plus intensément a un moyen pour eux deux d'oublier tous ça.

Elle sourit légèrement, et l'embrassa sur la joue en de redressant. S'asseyant en tailleur et posant sa tête sur le dossier du canapé, Lou fixait le plafond, l'air concentrée.. Elle resta ainsi quelques instants, avant de se relever presque dans un sursaut, et se mettant devant Ezio, debout et les mains posées sur ses genoux, elle dit :

"Il faut qu'on s'occupe ! Avant que ce soit ça qui nous occupe.."

"Euh... Ouaip Ok mais comment ?"

"Le maître des stupidités dans les mauvaises circonstances..." pensa le jeune homme...

Et puis il songea, il songea au fait que cela aurait très bien pu être eux les victimes... Cette pensée laissa un goût amer chez Ezio.

L'idée de sortir dehors, elle l'avait déjà oublié depuis longtemps. Jouer aux cartes ? Non, Lou n'aimait pas les cartes. Aux jeux vidéos peut-être.. ? Ca faisait longtemps qu'elle n'avait pas touché à une console. Et regarder la TV l'emballait tout autant que de jouer avec Zelda, leur hamster, qui était aussi passionnant qu'un coussin, et encore, même un coussin aurait pu l'être plus.. Toute sa bonne humeur retomba d'un coup, comme elle était venue, et Lou se rassit à côté d'Ezio, remontant ses genoux contre sa poitrine, comme elle en avait l'habitude de le faire. Posant son menton sur ces derniers, elle soupira presque inaudiblement, le regard perdu dans le vide.

"Je sais pas.." Murmura-t-elle, semblant presque être au bord des larmes. Lou, celle qui avait toujours une idée en tête, celle qui faisait toujours quelque chose, ne pouvant simplement rester les bras croisés..

Le silence était plombant. "On se croirait dans le couloir de la mort... pensa la jeune homme.

Et puis pour faire face à ce calme trop calme, il se leva et alla mettre un peu de musique..;

Une musique entraînante... Le genre qui reste en tête pendant 4 ou 5 heures... Au moins avec un peu de chance cela radoucira l'image du cadavre.

Une chance qu'ils avaient les mêmes goûts musicaux. Ca évitait d'avoir une tonne de CD, ou de se disputer pour changer de chanson. Déjà ça. Pendant ce temps, Lou s'était levée et avait malgré tout sorti Zelda de sa cage. Le prenant dans ses mains, elle vint s'allonger avec lui sur le canapé. Comme à son habitude, l'hamster parraissait mort. Caressant d'un doigt distrait sa douce fourure grise, elle regardait Ezio avec presque des yeux de chien battu -par l'ennui, bien évidemment.